Fascisme musical.
Coup de gueule. Enervement. Et d'autres encore.
Moi, j'ai fait le concervatoire.Si l'armure n'est pas en si bémol majeur et s'il n'y a pas une relative mineure toute les deux mesures, c'est pas de la musique. Le rap ? C'est même pas de l'art. La musique électronique ? Le jour ou on pourra accorder un ordinateur en mi 7ème mineur on pourra peut être en parler.
Voilà le genre de discours qui me donne envie de commettre un meurtre. Alors qu'on parle aujourd'hui de la bande dessinée comme du 8ème art, que le cinéma a sa place parmi les arts majeurs depuis plusieurs décennies maintenant, pourquoi devrait-on juger avec autant de mépris ce qui ce fait aujourd'hui ? Hors du jazz point de salut, Herbie Hancock et Marcus Miller sont les derniers musiciens de ce monde... Que ne faut-il pas entendre ? Du fascisme musical, rien d'autre. Bien sûr, je ne vous demande pas de porter aux nues Carla Rae Jepsen ou de vouer un culte à Gustavo Lima, mais il est temps d'admettre que la musique d'aujourd'hui, elle ne se limite pas à l'archeo jazz, au festival de Marciac et à Vivaldi.
On peut être musicophile et aimer la musique électronique. Oui oui, je vous assure. Jetez un oeil à ma playlist "Things I like" sur deezer, et vous verrez que je passe des doors aux Prodigy, d'Herbie Hancock à Childish Gambino, de Bix Berderbecke à Eminem. Parce que d'une manière ou d'une autres, tous ces grands artistes ont un véritable point commun. Ils créent, ou ont créé. Chacune de leur composition est un renouvellement, et c'est finalement le seul critère pour juger de la qualité artistique d'une oeuvre sonore. Il n'y en a pas d'autre. La manière, la technique, le genre ne préjugent en rien de la qualité de la création.
"Oui, mais techniquement, il y a un travail plus approfondi dans le jazz ou dans la musique classique." C'est faux, archi faux, ultra faux. Vous avez essayé de dire les paroles en même temps qu'Eminem sur n'importe laquelle de ses chansons ? Je peux vous assurer qu'en terme de diction, on se rapproche du niveau de difficulté de n'importe quelle sonate de Chopin au piano...La musique classique a sa culture, son environnement, qui je l'accorde est très particulier. Il en va de même du Jazz. Je suis volontairement très généraliste, car finalement qu'on parle de blues fusion ou de new jazz, c'est pareil; Même si c'est ma formation musicale et mes origines, j'ai tendance à les renier aujourd'hui; les amateurs font preuve de trop d'imperméabiltié. La "new wave" en Jazz ne s'apprécie plus qu'en perfomances techniques, que le profane ne peut pas apprécier. Et c'est dommage. C'est une nécrose.
Tchuss;
Selim.